Records de chaleur, litanies islamophobes sur l’abaya, attaques contre les journalistes, impuissance politique contre l’inflation, guerre en Ukraine qui dure et Françafrique qui s’effondre… La rentrée 2023 souligne une nouvelle fois la nécessité impérieuse d’une information indépendante, à même de faire dérailler les agendas saturés par l’extrême droite et les plans de communication des pouvoirs.
Cet objectif est au cœur de la promesse de Mediapart depuis sa création il y a quinze ans.
En tant que nouvelles codirectrices éditoriales, après cinq années exigeantes portées par Carine Fouteau et Stéphane Alliès, nous poursuivrons cet objectif, également décliné dans le projet éditorial que nous avons élaboré cet été et qu’un vote des journalistes a validé.
Dans les semaines, les mois et les années qui viennent, Mediapart, journal sans frontières et participatif, va continuer à vous informer chaque jour et à donner du sens à l’actualité, avec la culture de l’enquête qui est notre ADN collectif.
Depuis 15 ans, Mediapart est au cœur de la bataille contre la corruption qui gangrène le paysage politique et mine la confiance dans nos institutions ; des luttes pour l’égalité, féministes, anti-racistes, LGBTQI+ ; du décryptage des dégâts du néolibéralisme et de l’effondrement des services publics ; le lieu d’affirmation d’une radicalité démocratique en France et dans le monde ; une référence pour les violences policières ou la défense de l’État de droit, ou pour les enquêtes sur les violences sexistes et sexuelles.
Nous consacrons d’ailleurs notre prochain ouvrage, dans la collection « Enquête de sens » aux éditions du Seuil, au travail de la rédaction sur #MeToo. Une soirée publique de lancement est organisée le 19 octobre, à Paris.
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La culture de l’enquête, des priorités renouvelées
Nous allons également renforcer trois axes, essentiels à nos yeux. Mediapart doit plus que jamais être le média de référence sur l’effondrement du climat. Sur les responsables de la crise, des multinationales aux gouvernements en place, sur les inégalités générées par le désastre écologique, mais aussi sur les luttes collectives ou l’essor des pratiques alternatives.
Nous approfondissons aussi notre couverture des extrêmes droites, avec notamment le lancement d’une nouvelle newsletter dédiée : « In Extremis ». Depuis sa création, notre journal s’est toujours distingué dans son positionnement face au FN, devenu RN. Nous n’en avons jamais accepté la banalisation. Nous n’avons jamais déroulé le tapis rouge lors d’entretiens parfois complaisants dans d'autres medias. Nous avons enquêté, révélé les pratiques de financement et les complicités à l’étranger, dissipé les écrans de fumée sur une prétendue dédiabolisation. Nous allons amplifier cet engagement crucial.
Face à la concentration de la presse et l’offensive idéologique de l’extrême droite dans l’écosystème médiatique, nous allons également davantage enquêter sur les médias, leur financement et le règne de l’opinion érigée en vérité.
Enfin, face au monde qui bascule, Mediapart doit plus que jamais être un journal populaire, refusant l’entre-soi, ouvert sur le monde et améliorant son accessibilité. En texte, en photo comme en vidéo, en podcast, en articles lus ou même en BD. Un nouveau service d’édition, emmené par Stéphane Alliès, a été créé à la rentrée, chargé de vous rendre la lecture du journal plus agréable. Vous trouverez, par exemple, des résumés pour certaines de nos enquêtes et des formats plus variés.
Mediapart fait figure d’exception dans le paysage médiatique français. Par son modèle financier, totalement indépendant. Par sa radicalité journalistique, non négociable. Nous mesurons l’immense privilège de diriger cette rédaction. Nous mesurons aussi notre grande responsabilité à faire durer et prospérer ce journal unique qui ne vit que grâce à vous, lecteurs et lectrices. Merci pour votre confiance, votre fidélité et votre soutien.
Lénaïg Bredoux et Valentine Oberti