de Nejma Brahim, journaliste au pôle International de Mediapart où elle se consacre aux migrations.
aux Éditions du Seuil
« Depuis près de cinq ans, je traite le sujet des migrations dans le monde et en France pour Mediapart. Il me paraissait primordial de montrer l’envers du décor ; l’envers de ces politiques migratoires mises en place par nos responsables politiques sans jamais consulter les principaux intéressés. Le quotidien de personnes en situation dite « irrégulière ». Certains détracteurs, le plus souvent militants d’extrême droite, me qualifieront d’« immigrationniste », comme cela a déjà pu être le cas par le passé. D’autres diront que je suis « humaniste » ou « utopiste », quand il ne s’agit que de faire preuve de réalisme pour un public déjà présent sur le territoire et faisant partie intégrante de notre société. Durant des années ou des mois, Sabine, Moussa, Sara, Lamine, Hajer, Yao, Eldhose et Abdel ont accepté de me confier les détails parfois intimes de leur vie, les risques entrepris pour parvenir à atteindre leurs objectifs et leurs désirs à la fois banals et profonds. Ils sont togolais, marocains, vénézuéliens, ivoiriens ou indiens, vivent un peu partout en France, travaillent dans des secteurs d’activité variés mais souvent essentiels, où les patrons peinent à recruter. En témoignant de leur expérience, ils nourrissent l’espoir de voir s’opérer un changement de paradigme en matière migratoire.
En les écoutant me livrer leur récit, je constate (et cela revient très souvent dans la bouche des sans-papiers que je rencontre) que la France laisse prospérer une nouvelle forme d’esclavagisme moderne, qui va bien au-delà des plateformes de livraison comme Uber Eats ou Deliveroo. Notre pays exploite la volonté et la vulnérabilité de celles et ceux qui ont traversé le pire pour pouvoir rejoindre notre sol... »
Mercredi 14 février, le Conseil d’État a rejeté la requête de plusieurs associations et avocats défendant le dossier de réfugiés soudanais. Ces derniers constataient que les réunifications familiales s’éternisaient, au risque de mettre en danger leurs proches restés au Soudan. Lire la suite
Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé samedi à Mayotte une réforme constitutionnelle à venir pour sanctuariser la suppression du droit du sol. Marjane Ghaem, avocate spécialiste du droit des étrangers, pointe les travers d’une réponse qu’elle juge inefficace et contraire au principe d’égalité devant la loi. Lire la suite
Shaden et Ibrahim ont reçu une obligation de quitter la France après avoir déposé une demande de régularisation auprès de la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Si celle-ci affirme avoir suspendu la procédure après la médiatisation de l’affaire, la mesure d’éloignement n’est pas pour autant annulée. Lire la suite